Kératite lamellaire diffuse (DLK) – Inflammation
L’inflammation est une réaction de défense naturelle de l’organisme, y compris de l’œil, face à une agression. Après une chirurgie réfractive, quelle que soit la technique utilisée (LASIK, PKR, SMILE, implants intraoculaires, etc.), cette réaction inflammatoire peut apparaître à différents niveaux : surface externe de l’œil, cornée, chambre antérieure, ou structures plus profondes.


Inflammations de la surface oculaire
La surface externe de l’œil (épithélium cornéen, conjonctive, film lacrymal) est la première zone exposée après une chirurgie.
Des conjonctivites inflammatoires peuvent se développer, liées à l’irritation mécanique, aux collyres post-opératoires ou à une réponse immunitaire exacerbée.
L’inflammation épithéliale est fréquente, surtout après la PKR où la couche protectrice de la cornée est retirée. Elle se manifeste par une rougeur, une douleur vive, une photophobie (gêne à la lumière) et parfois un larmoiement abondant.
Même après des années, un simple traumatisme (coup, frottement, poussière) peut réveiller une réaction inflammatoire sur une cornée opérée, beaucoup plus vulnérable qu’une cornée intacte.
Inflammations cornéennes profondes
Au niveau de la cornée, l’inflammation peut prendre plusieurs formes :
DLK (kératite lamellaire diffuse) dans le LASIK, qui survient à l’interface du lambeau.
Haze cornéen après PKR ou autres techniques de photoablation, une cicatrice trouble qui réduit la qualité visuelle.
Infiltrats cornéens dans le SMILE ou après implants, souvent difficiles à diagnostiquer précocement.
Ces inflammations entraînent souvent une baisse de vision, des douleurs persistantes, une gêne à la lumière et une impression d’œil “brûlé” ou irrité en permanence.
Inflammations intraoculaires
Les techniques avec implant intraoculaire exposent à des inflammations plus profondes, comme :
l’uvéite (inflammation de l’uvée, la tunique vasculaire de l’œil),
des réactions inflammatoires contre l’implant lui-même,
des cascades inflammatoires pouvant accélérer une cataracte ou provoquer un glaucome secondaire.
Une réaction qui peut apparaître à tout moment
Contrairement à ce que l’on croit souvent, l’inflammation post-chirurgie réfractive n’est pas limitée aux premiers jours après l’opération.
Elle peut apparaître immédiatement (ex. conjonctivite, DLK aiguë),
plusieurs semaines ou mois plus tard (haze, infiltrats, uvéite retardée),
voire des années après à la suite d’un traumatisme minime ou d’un simple déséquilibre de la surface oculaire.


Ce qu’il faut retenir
L’inflammation, qu’elle soit superficielle (surface de l’œil) ou profonde (cornée, uvée, interface lamellaire, etc.), est un risque commun à toutes les techniques de chirurgie réfractive.
Elle peut entraîner des symptômes allant de la gêne légère (rougeur, larmoiement) à des complications sévères (cicatrices, perte de vision).
Toute inflammation oculaire doit être considérée comme une urgence : si elle n’est pas rapidement diagnostiquée et correctement traitée, elle peut laisser des séquelles irréversibles.
